Élections sénatoriales du 24 septembre 2017 :

réélire des politiciens en place ou choisir d’autres candidats ?

[Marie-Christine Kok Escalle, conseillère consulaire Pays-Bas] 23 août 2017

Si avant la loi organique de 2003, un sénateur était élu pour 9 ans et le Sénat renouvelé par tiers, tous les trois ans, aujourd’hui, le mandat de sénateur est de 6 ans et depuis 2011, le Sénat est renouvelé de moitié tous les trois ans… en 2014 et le 24 septembre prochain.

6 des 12 sénateurs des Français établis hors de France et représentant les Français de l’étranger sans distinction (ils ne sont pas liés à une circonscription comme le sont les 11 députés) sont donc à élire.

4 des 6 sénateurs sortant sont candidats à leur réélection, têtes de listes paritaires (hommes/femmes) qui comprennent 8 noms (6 à élire et deux suppléants) :

  • – Joëlle Garraud-Maylam (Les Républicains), avec « Soyons unis pour les Français de l’étranger » s’adresse tout particulièrement aux élus, proposant aux conseillers consulaires de « bâtir une relation nouvelle », sur trois thèmes : « mieux coopérer, mieux vous servir, mieux vous protéger ».
  • – Louis Duvernois, avec « Français de l’étranger, relevons la tête avec fierté ». L’enseignement français à l’étranger est une priorité pour ce sénateur très actif pour la promotion du LabelFrancÉducation lancé en 2012 comme marque de qualité pour l’enseignement bilingue francophone attribuée à plus de 150 établissements dans le monde.
  • – Hélène Conway-Mouret et Jean-Yves Leconte, tous deux sur la même liste du Groupe Socialiste et Républicain qui, en 2017, se présente comme la liste « Français du Monde. La gauche unie, écologiste et solidaire », faisant disparaitre le nom original de l’association démocratique des Français de l’étranger (ADFE) https://www.facebook.com/Senatoriales2017/

Deux listes rassemblent des conseillers consulaires sous la direction de conseillers AFE (Assemblée des Français de l’étranger) :

– Georges-Francis Seingry, vice-président de l’AFE, mène la liste de « Rassemblement des Indépendants de l’étranger » et

– Ronan Le Gleut de l’Alliance de la droite, du centre et des indépendants veut « Agir ensemble pour les Français de l’étranger » et rassemble sur sa liste des conseillers consulaires Républicains, UDI, Constructifs et Indépendants, avec un projet « libéral, pro-européen et humaniste ».

Un candidat indépendant et sans parti politique, Jean-Pierre Bansard, fondateur de l’Alliance solidaire des Français de l’étranger ; il se veut « la voix des Français de l’étranger ». Déjà candidat en 2014, il avait échoué d’une voix seulement qui le séparait de Olivier Cadic, élu. Cet homme d’affaires qui met à la disposition de tous les conseillers consulaires des dossiers d’information sur tous les aspects qui concernent la vie des Français de l’étranger, propose des mesures très pratiques en particulier dans le domaine de l’emploi et la création d’entreprise, qu’il connait bien.

La liste LREM « Ensemble une force pour les Français de l’étranger » est conduite par Philippe Grangeon, spécialiste de la communication et conseiller dans une grande entreprise internationale, Cap Gemini. On peut supposer chez ce co-fondateur de En Marche !, proche du Président de la République, une compétence toute particulière en communication interculturelle acquise au long de son expérience professionnelle. Le choix d’un candidat issu de la société civile comme tête de liste au détriment d’un élu conseiller consulaire est tout à fait notoire et a été controversé, le président de l’Assemblée des Français de l’étranger le socialiste, membre de Français du Monde et de En Marche !, Marc Villard n’étant qu’en 3e position. Il permet sans doute de faire des propositions soutenues par les forces vives des Français de l’étranger et de fédérer des « Marcheurs » venus d’horizons politiques divers et des différents continents (Afrique, Amérique, Asie, Europe). Les axes choisis sont la représentation des Français de l’étranger – qui en effet mérite une amélioration – l’éducation, la fiscalité et la protection sociale. https://www.ensemble-uneforce.fr et sur Facebook https://www.facebook.com/ensembleuneforce/

La liste « Union citoyenne solidaire et écologiste » réunit 4 élus (conseillers consulaires) parmi les 8 membres de divers partis de gauche dont le PCF, EELV (Europe Écologie Les Verts), Pirate, la France Insoumise. On annonce aussi la préparation d’autres listes ; les candidats pouvant déposer leur liste jusqu’au 4 septembre 2017, les informations que nous donnons ici sont sous toutes réserves.

Droite et gauche ont choisi l’union pour se manifester (« soyons unis » « la gauche unie », les autres mettent en avant le caractère d’être « ensemble », « solidaires » ou rassemblés. La représentation des Français de l’étranger, telle qu’elle fonctionne depuis 2014, est une question centrale, de même que les moyens mis au service de l’éducation francophone et de l’enseignement français. Les questions écologiques et sécuritaires sont aussi au cœur des programmes alors que la politique européenne parait moins centrale dans une campagne qui s’adresse aux Français du monde entier. Dans la situation actuelle de restrictions budgétaires en tous domaines, la culture risque d’être le parent pauvre des projets d’action et les propositions originales pour soutenir la création culturelle francophone dans le cadre de partenariats ou d’initiatives privées sont d’autant les bienvenues. Si l’argent est traditionnellement vu comme « le nerf de la guerre », tout ne relève pas d’une enveloppe budgétaire mais bien aussi d’un changement de mentalité pour que les Français établis hors de France continuent à être les ambassadeurs de la France, de sa langue aujourd’hui vivante dans la diversité et la variété de la francophonie, et de sa culture en partage.

Le 24 septembre prochain à Paris (ou le 16 septembre, de façon anticipée, dans leur circonscription), les 534 grands électeurs que sont les 443 conseillers consulaires, 68 délégués consulaires, 11 députés et 12 sénateurs représentants les Français établis hors de France feront leur choix.

Français des Pays-Bas, vos représentants (conseillers consulaires, délégué consulaire, député) votent pour une liste de candidature sénatoriale et choisissent donc des sénateurs qui, au sein du Parlement, pourront relayer vos préoccupations et vos demandes mais aussi votre expérience de Français de l’étranger, source d’inspiration pour les autres. Privilégieront-ils le déjà vu (4 sénateurs – 2 femmes, 2 hommes – sont candidats à leur réélection) dont on connait les compétences en matière d’efficacité législative ou feront-ils confiance à des hommes/femmes, (nouveaux) candidats d’expertise variée acquise au contact de l’autre, différent et valorisé et dont l’ambition est aussi de se mettre au service de nos compatriotes, une promesse d’avenir ? Qu’en pensez-vous ?