Johan CRUYFF, ancien joueur de football néerlandais, aimait à dire « chaque inconvénient a son avantage (elk nadeel heeft zijn voordeel) ». Cette maxime illustre la capacité des Néerlandais à s’adapter aux situations difficiles. Si les médias nous donnent souvent des informations inquiétantes en ce temps de crise, ils se font parfois aussi l’écho d’indicateurs positifs. Nous avons décidé ce mois-ci d’analyser quelques aspects qui nous semblent encourageants ou dont nous pourrions apprendre : Le développement de la conscience, la possibilité d’un changement, la nature reprend provisoirement quelques droits, l’économie au service de l’épanouissement, le temps au présent. Ce sont autant d’espoirs pour une vie meilleure.

Le développement de la conscience et de l’empathie

Sur le plan personnel, cette crise nous fait sortir de notre zone de confort. Chacun utilise sa propre capacité d’intelligence (émotionnelle, instinctive ou mentale) pour gérer au mieux ses réactions et en apprendre. Ce qui reçoit de l’attention se développe. On pense un peu plus à soi, et on pense aussi un peu plus aux autres. Il en est de même au niveau collectif : si on élargit notre champ de vision pour tout voir, on se rend compte que les problèmes sont mondiaux et interdépendants, et que nous sommes tous liés. C’est une double prise de conscience salutaire qui s’exprime déjà avec les innombrables initiatives solidaires.

Le changement est possible

Ce qui semblait ne pas être possible hier, semble aujourd’hui l’être. Il est impressionnant de constater – hors drames sanitaires et économiques – l’impact d’un minuscule organisme vivant. Subjectivement et de façon relative, ce virus a démontré que des changements sont possibles en un temps record lorsqu’une volonté collective le décide.

La nature reprend provisoirement quelques droits

Une partie des pollutions modernes sont atténuées par la modération économique. On apprécie une meilleure qualité de l’air dans les grandes villes, moins de trafic et de nuisances sonores. Les oiseaux attirent un peu plus notre attention. Avec ce calme revenu, c’est presque tous les jours dimanche.

L’économie au service de l’épanouissement

L’économie est subitement contrainte de ralentir dans de nombreux domaines avec un impact direct et durable pour la plupart d’entre nous dans la vie réelle. Cette période met un peu plus en lumière les multiples interdépendances macro et micro économiques, le rôle de la confiance qui régule autant l’investissement que la consommation, etc. Cela nous interroge sur les conditions des échanges mondiaux. Sera-t-il toujours possible à l’avenir d’échanger mondialement des biens et des services sans les conditionner au préalable à quelques règles fondamentales (éthiques, écologiques, sociales et fiscales, etc.).

Le temps au présent

Pour beaucoup, le confinement amplifie la notion du temps présent, celui des petits moments qui se succèdent dans notre journée. Moins d’obligations extérieures, moins de temps perdu en transport, d’agendas, de dates ou d’horaires qui stressent. Cet assouplissement est bénéfique et contribue aussi à améliorer notre conscience.

En guise de conclusion, et après ces aspects encourageants, restons vigilants avec nos sources d’information et les réseaux sociaux, privilégions le réel sur le virtuel, et essayons d’être sobre sur le plan de notre emprunte énergétique et carbone. Pour être heureux, vivons mesurés !

Tanguy LE BRETON
Aleksandra CHADZYNSKI
Yohann MAKAYA
Maryse IMBAULT
Brieuc-Yves (Mellouki) CADAT-LAMPE
Nathalie PARMENTIER
Patrick TÉZENAS
Anne-Charlotte FAUVEL
Xavier FALIERES
Géraldine VERMUE
Jean-François MAILLÉ
Brigitte BALADIÉ
Richard BENNAHMIAS
Laurence (Malo) ZACAR
Adrien MELQUIOND
Yann MARTINEAU