LE MONDE ECONOMIE | 13.09.2016 | Propos recueillis par Jean-Pierre Gonguet

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Jacques Attali est à l’origine du Mouvement pour une économie positive et du LH Forum, une initiative de Positive Planet, organisation non gouvernementale qu’il a créée en 1998.

L’indice 2016 de positivité des ­nations montre que l’écart entre les pays de l’OCDE (les plus développés) se resserre. Est-ce le signe de stratégies prenant un peu mieux en compte l’intérêt des prochaines ­générations ?

A vrai dire, je n’en suis pas certain. Si les performances se rapprochent, il faut aussi observer les tendances fortes. L’Europe du Nord est toujours très en avance et l’Italie dégringole alors qu’elle avait semblé rattraper son retard les années précédentes. La France stagne en milieu du peloton, loin derrière l’Allemagne. On pouvait penser que l’Allemagne allait pâtir de sa mauvaise situation démographique, mais la qualité de ses infrastructures, sa culture de l’écologie, et sa pratique de la démocratie dans l’entreprise la placent devant nous.
Cependant, le plus préoccupant est ailleurs : si le classement se resserre, on ne sent aucune amélioration globale. Les pays de l’OCDE ne progressent pas. Cela devrait faire les gros titres de la presse, car c’est un signal d’alerte. En période de campagne présidentielle, il ne faut plus parler d’anecdotes mais enfin du fond et des enjeux de long terme. Il faut montrer à quel point les performances de la France sont très moyennes dans de trop nombreux domaines : la démocratie, l’école, l’université, les infrastructures… Cela devrait être le cœur du débat présidentiel et des propositions des candidats.

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