(Voir aussi l’article dans lequel nous avons interrogé les listes de candidats aux sénatoriales de 2014)

ALEXANDRE-CHATEAU-DUCOS
Alexandre CHATEAU-DUCOS, conseiller consulaire et tête de la liste « Écologie, Citoyenneté, Solidarité »

• Quel est votre projet ou vision pour les Français de l’étranger et votre liste de candidats (profession de foi ou autre document ou lien URL) ?
La liste « Écologie, Citoyenneté, Solidarité », que j’ai l’honneur de mener souhaite promouvoir les valeurs et défendre un projet politique progressiste et écologiste pour répondre aux attentes des Français établis hors de France.
Les huit candidats qui composent cette liste sont tous issus des élections consulaires, durant lesquelles ils ont démontré leur réel engagement de terrain et la force de leurs convictions politiques. Ils portent un projet qui combine un soutien local à nos compatriotes et une vision nationale. Nous souhaitons la mise en œuvre de réformes dont la France a besoin pour sa transformation sociale, sociétale, écologique et institutionnelle, ce qui exige une rupture avec la politique d’austérité actuelle du gouvernement. Ils sont aussi pour de véritables politiques sociales, républicaines et solidaires afin de répondre aux problématiques spécifiques des Françaises et Français vivant hors de France (maintien des services publics et des réseaux culturels offerts à l’étranger, soutien plus fort aux bourses scolaires, à l’aide et la protection sociale, à la protection de l’environnement et aux coopérations Nord/Sud).
Notre liste est donc diverse, que ce soit au niveau des parcours militants, qu’ils soient politiques et/ou associatifs, des âges ou des origines géographiques puisqu’elle comporte des candidats venus des différents continents, ce qui nous permet de couvrir les différentes spécificités de l’expatriation.
Notre liste est aussi une promesse de renouvellement. Elle ne comporte en effet aucun sénateur sortant et participera donc, en cas d’élection, à la nécessaire évolution des Institutions en commençant par le Sénat vers une institution plus proche des citoyens, plus fidèles à la représentation de la société Française en métropole comme dans les pays étrangers. Par ailleurs, alors que les dernières échéances électorales, comme par exemple les élections européennes et consulaires de mai dernier, ont montré la diversité politique de nos concitoyens expatriés, il est inacceptable que la totalité des 12 sièges de sénateurs restent trustés par les deux mêmes forces politiques depuis des dizaines d’années.
Je vous invite à consulter notre page FaceBook (https://www.facebook.com/senatorialeshorsdefrance2014) ou site web (http://senatoriales2014horsdefrance.fr/) pour faire connaissance avec mes colistiers et leurs parcours.

• Quelles sont vos priorités en tant que représentant des Français de l’étranger ?
Les français de l’étranger représentent une force incontournable dans le rayonnement de la France. Il véhicule la Francophonie, ils sont les symboles du pays des droits de l’Homme, de la tolérance et de l’universalisme issu des Lumières.
Fort d’un maillage Consulaire exemplaire, ce réseau se délite au fur et à mesure des majorités. Il s’agit d’en renforcer les moyens et les personnels. Le réseau éducatif est également le plus fourni au monde mais il se ghettoïse au profit des plus riches ou du privé. Il s’agit de se réapproprier ce formidable outil de connaissance de la langue Française, d’en réserver l’accès en priorité à nos ressortissants puis aux populations locales quitte à développer les créations (Londres par exemple) et d’en stopper les fermetures ou les passages au privé (Lisbonne, Mexico …).
Les Français à l’étranger se sont également des bâtiments consulaires, des ambassades etc. Un patrimoine foncier incomparable et historique pour la plupart qui ne constitue qu’une variable budgétaire en période de crise (projets de vente à Vienne, Lisbonne, New-York etc.). Il s’agit de procéder à la sanctuarisation de ces lieux et à la mise à l’inventaire des Monuments historiques quand cela relève de l’histoire afin de lancer un signal fort au pays d’accueil.
Nous avons tellement de projets novateurs et notamment également dans le domaine social que je vous engage à vous rendre sur outils de communication pour prendre connaissance de la richesse de nos propositions.

• Quelles sont vos priorités en tant que législateur (vote des lois) ?
Le leitmotiv de notre législature sera de remettre l’Homme au cœur de la société, pas les intérêts ou les lobbys, pas l’économie dévastatrice ou les grands travaux inutiles.
La loi sur la transition énergétique sera un premier rendez-vous très important pour nous à l’Automne 2014. Un an avant la grande conférence international sur le climat que la France aura l’honneur d’accueillir, le projet de loi présenté par le gouvernement cet été n’est clairement pas à la hauteur et devra donc être enrichi par le travail parlementaire : nous défendrons la création d’un mécanisme permettant de fermer progressivement les centrales nucléaires et plafonnant leur durée de vie à 40 ans, des objectifs de développement des énergies renouvelables (hydroélectricité marine, biomasse, éoliennes locales ou privées …), de réduction des émissions de gaz à effet de serre beaucoup plus ambitieux, de réduction de la consommation électrique par des gains énergétiques (réseaux intelligents, isolation …). Nos compatriotes expatriés font d’ores et déjà l’expérience des effets des dérèglements climatiques, qui touchent en premier les pays du Sud les plus fragiles et provoquent exode et immigration, de la raréfaction des énergies fossiles qui provoque de nombreuses tensions et des conflits de par le monde ainsi que des catastrophes engendrées par un système de développement fou, comme à Fukushima. Nous nous devons de donner l’exemple dans le cadre de la prochaine conférence sur le climat à l’automne 2015 à Paris (COP21).
Nous nous battrons également contre l’austérité, qui impacte directement les politiques publiques à l’égard des Français résidant hors de France, promis par le gouvernement dans le projet de budget 2015.
Nous remettrons sur la table les réformes dites « sociétales » qui sont pour nous des moyens d’atteindre la promesse d’égalité de notre République : droit de vote des étrangers (citoyenneté de résidence), loi sur la fin de vie, ouverture de la PMA à tous les couples mariés mais pas la GPA.
Enfin, nous voulons mettre en place une politique migratoire plus ambitieuse et accueillante, à l’échelle française et européenne. Les Français hors de France, citoyens du monde, ne comprennent pas pourquoi nous n’assumons pas notre responsabilité dans l’accueil de ces victimes des désordres mondiaux qui sont malheureusement inexorables.

• Quelles sont vos priorités dans votre rôle de contrôle du pouvoir exécutif ?
En cette rentrée 2014, nous vivons une nouvelle crise politique aigue qui marque pour nous l’échec de la Ve République et de sa pratique présidentielle. Le contrôle réel sur le pouvoir exécutif par les parlementaires, en particulier, est extrêmement faible pour une démocratie dite moderne.
Nous voulons donc porter le débat au sein de l’instance sénatoriale et au-delà sur le passage à une VIe République afin de mettre en place une véritable démocratie parlementaire, qui retisse les liens avec les citoyens.
Bien évidemment par le passage à la proportionnelle intelligente permettant la représentation de toutes les sensibilités, même hélas les plus extrêmes qu’il s’agit de combattre avec des idées, pas avec des lois interdisant leur représentation les victimisant un peu plus à chaque élection. Il s’agit aussi d’un devoir démocratique. Le Benelux ou encore l’Allemagne connaissent la proportionnelle et les accords locaux permettant de trouver des alliances et de faire converger les idées.

• Démocratie participative : comment comptez-vous concrètement associer et faire participer les conseillers et délégués consulaires à votre mandat ?
Nous comptons, en cas d’élection, engager un véritable partenariat avec ces élus de proximité des Français de l’étranger, quel que soit leur étiquette politique. Leur expérience de terrain et leur confrontation directe avec les problèmes rencontrés par nos compatriotes doivent en effet irriguer le travail des sénateurs. Ce partenariat doit se construire sur un pied d’égalité, dans le respect et la reconnaissance du rôle de chacun, et non pas sur un système top-down où ils sont abreuvés de questions posées aux Ministres ou d’amendements déposés par les sénateurs.
Concrètement, nous utiliserons les moyens modernes à notre disposition (vidéoconférence) pour organiser régulièrement, par zone géographique, des grands forums de discussion avec les conseillers et délégués consulaires afin d’identifier comment le législateur peut venir compléter, aider et valoriser l’action des élus de terrain.
Nous demanderons à participer aux conseils consulaires à l’invitation de ces derniers.

• Information et transparence : Etes-vous favorable à une information complète et transparente des citoyens concernant des données publiques, comme par exemple la communication aux élus des budgets des consulats ou ambassades et organisations associées (instituts, agences) ?
Je ne suis pas (pour l’instant) assez compétent pour répondre sur ce sujet notamment en ce qui concerne les questions juridiques liés à la publication et la confidentialité des budgets liés au MAE mais sachez que la transparence est notre leitmotiv. Elle doit être poussée aussi loin que le droit le permet, quitte à réformer la loi si nécessaire.

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